Pause café avec…l’hybridation du blé
Posté : mercredi 04 févr. 2009, 20:29
Madame ou Monsieur « Ne pas nourrir et mourir idiot » se demande ce qu’est le blé hybride.
Pour comprendre cela, il faut parler fécondation des plantes ou pollinisation

Il faut savoir que dans son système de reproduction le blé tendre (froment) est autogame et tend à devenir homozygote !
Ce qui signifie dans un français plus abordable, que le froment s’auto-féconde.
Les étamines d’une fleur féconde presque toujours le pistil de la même fleur, puisque cela se passe à l’intérieur de la balle (l’enveloppe de la graine).
Ca, c’est le caractère autogame.
La tendance à devenir homozygote, c’est qu’en étant autogame, on reproduit le même caractère, (comme des vrais jumeaux) dans sa descendance.
Une étamine , un fleur ? …jamais vu cela dans un épi de blé !
Epluchons et découvrons plus amplement le blé par ce schéma .
Un épi porte des épillets et ces derniers portent des grains
Ces grains tombés ou semés en terre redonneront après germination un nouvel épi.

C’est dans l’épillet que la fécondation entre organe femelle (ovaire) et mâle (étamines émettant pollen) du blé se passe.
La fleur du blé qui précède le grain est enfermée, ouvrons-la «artificiellement» pour comprendre.


Longtemps la sélection (plutôt le choix) de variété nouvelle de blé était l’objet d’échange entre agriculteurs d’une même région, de région puis de pays différents.
Les «échanges pollen» laissé au hasard de la nature (croisement entre espèces variétales) existe dans l’histoire du blé, mais suivant les années, il ne dépasse pas 5 à 10 % dans les cultures céréalières. Pourquoi, parce qu’une fleur de blé ne peut rester ouverte que 8 minutes à 1 heure. Les anthères des étamines de blé produisent en moyenne 450.000 grains de pollen, qui ne sont viables que 15 à 30 minutes. Le stigmate (qui réceptionne le pollen pour l’ovaire) reste réceptif 6 à 13 jours. Pour effectuer son trajet d’un épi à l’autre, le vent, l’humidité ambiante (qui alourdit le grain de pollen) et la température qui agit sur la viabilité sont à prendre en compte pour comprendre les potentialités d’apport externe.
En milieu naturel et sans intervention humaine, une fécondation par des gènes venant d’autres variétés est ainsi considérée comme accidentelle et rare.
Il faudra l’intervention humaine pour forcer les croisements variétales pour cet épi de blé assez récalcitrant à l’échange entre espèces.
Le sélectionneur va alors intervenir en faisant «bailler» l’enserrement de l’enveloppe de l’épillet, et en supprimant les possibilités qu’ont les anthères des étamines de diffuser le pollen, ce qui se réalise le plus souvent à l’aide d’un produit chimique, le CHA (Chemical Hybridising Agent) apparu dans les années 1980 et cela afin de les stériliser.
Puis on dispose les blés stériles mâles de façon a être fécondé par le pollen d’autres variétés.
Où, si l’on veut commencer en plus petite quantité en ensache les épis stériles mâles avec un épi femelle.

La première année, voient souvent les effets défavorables récessifs des deux variétés croisées masqués par les effets favorables dominants des ces deux même variétés. Tout bénéfice donc ! C’est ce qui sera dit, c'est la supériorité de l’hybride et c'est ce qui est inscrit dans les lois de la génétique (loi dite de Mendel). On lira souvent qu’en termes de productivité, mais plus que rarement pour le blé, on obtient 10 à 15% de rentabilité agronomique en plus par rapport aux semences sélectionnées. Mais il faut «fermer beaucoup de portes», ce qui est très difficile en pleine nature pour la production de semence.
Ce type de production de graines hybrides coûte cher et se répercutera en terme de prix qui sont 2,5 à 3 fois le prix des semences sélectionnées normales.
Et il faut aussi dire que cet effet (dit «hétérosis») ne se produit que la première année du croisement. Si vous ressemez les graines issues de votre récolte de grain hybride, vous n’obtenez plus les mêmes résultats qui vous aurait enchanter la première année.
Dommage pour l’agriculteur, et ainsi avec les semences hybrides le producteur ne sait plus être le reproducteur.
Mais évidemment tant mieux pour ce métier de sélectionneur apparu début du XXème siècle et qui un siècle plus tard s’est retrouvé largement inféodé aux grands groupes phyto-pharmaceutiques, vu que pour un euro de semence il y a plusieurs euros de produit phytopharmaceutique (dits aussi pesticides).
La méthode de vendre des semences hybride a profiter d’un lobbying du à l ’influence du ministre de l’agriculture des Etats-Unis en 1922, Henry Cantwell Wallace et de son fils Henry Agard Wallace qui deviendra même vice-président de Roosevelt pendant la guerre 40-45 et qui sont en même temps propriétaire de la firme semencière Pionner, productrice de grains de maïs hybride (revendue en 2000 à DuPont de Menours pour 10 milliards de $).
A l’époque ils imposent par leur emprise la méthode dite « hybride » aux sélectionneurs américains puis aux sélectionneurs du monde entier, vu l’intérêt commercial de la non-reproductibilité du caractère et l’obligation qui en découle de racheter annuellement de nouvelles semences.
Ce qui est vrai dans la réalité du marché semencier du maïs (qui ne s’autoféconde pas-ou pas autogame- et dont les anthères produisent 5 fois plus de grains de pollen) ne l’est pas pour le blé.
Le type de production majoritaire des semences de blé reste celui qui prend le temps (12 ans) de stabiliser en sélectionnant année après année le caractère génétique de la plante.
Une information à diffuser > info@boulangerie.net
Rédaction : © 2009 Equipe BoulangerieNet
L'actualité en continu autour de la boulangerie pâtisserie.
https://www.boulangerienet.fr - http://www.boulangerpatissier.com
Pour comprendre cela, il faut parler fécondation des plantes ou pollinisation

Il faut savoir que dans son système de reproduction le blé tendre (froment) est autogame et tend à devenir homozygote !
Ce qui signifie dans un français plus abordable, que le froment s’auto-féconde.
Les étamines d’une fleur féconde presque toujours le pistil de la même fleur, puisque cela se passe à l’intérieur de la balle (l’enveloppe de la graine).
Ca, c’est le caractère autogame.
La tendance à devenir homozygote, c’est qu’en étant autogame, on reproduit le même caractère, (comme des vrais jumeaux) dans sa descendance.
Une étamine , un fleur ? …jamais vu cela dans un épi de blé !
Epluchons et découvrons plus amplement le blé par ce schéma .
Un épi porte des épillets et ces derniers portent des grains
Ces grains tombés ou semés en terre redonneront après germination un nouvel épi.

C’est dans l’épillet que la fécondation entre organe femelle (ovaire) et mâle (étamines émettant pollen) du blé se passe.
La fleur du blé qui précède le grain est enfermée, ouvrons-la «artificiellement» pour comprendre.


Longtemps la sélection (plutôt le choix) de variété nouvelle de blé était l’objet d’échange entre agriculteurs d’une même région, de région puis de pays différents.
Les «échanges pollen» laissé au hasard de la nature (croisement entre espèces variétales) existe dans l’histoire du blé, mais suivant les années, il ne dépasse pas 5 à 10 % dans les cultures céréalières. Pourquoi, parce qu’une fleur de blé ne peut rester ouverte que 8 minutes à 1 heure. Les anthères des étamines de blé produisent en moyenne 450.000 grains de pollen, qui ne sont viables que 15 à 30 minutes. Le stigmate (qui réceptionne le pollen pour l’ovaire) reste réceptif 6 à 13 jours. Pour effectuer son trajet d’un épi à l’autre, le vent, l’humidité ambiante (qui alourdit le grain de pollen) et la température qui agit sur la viabilité sont à prendre en compte pour comprendre les potentialités d’apport externe.
En milieu naturel et sans intervention humaine, une fécondation par des gènes venant d’autres variétés est ainsi considérée comme accidentelle et rare.
Il faudra l’intervention humaine pour forcer les croisements variétales pour cet épi de blé assez récalcitrant à l’échange entre espèces.
Le sélectionneur va alors intervenir en faisant «bailler» l’enserrement de l’enveloppe de l’épillet, et en supprimant les possibilités qu’ont les anthères des étamines de diffuser le pollen, ce qui se réalise le plus souvent à l’aide d’un produit chimique, le CHA (Chemical Hybridising Agent) apparu dans les années 1980 et cela afin de les stériliser.
Puis on dispose les blés stériles mâles de façon a être fécondé par le pollen d’autres variétés.
Où, si l’on veut commencer en plus petite quantité en ensache les épis stériles mâles avec un épi femelle.

La première année, voient souvent les effets défavorables récessifs des deux variétés croisées masqués par les effets favorables dominants des ces deux même variétés. Tout bénéfice donc ! C’est ce qui sera dit, c'est la supériorité de l’hybride et c'est ce qui est inscrit dans les lois de la génétique (loi dite de Mendel). On lira souvent qu’en termes de productivité, mais plus que rarement pour le blé, on obtient 10 à 15% de rentabilité agronomique en plus par rapport aux semences sélectionnées. Mais il faut «fermer beaucoup de portes», ce qui est très difficile en pleine nature pour la production de semence.
Ce type de production de graines hybrides coûte cher et se répercutera en terme de prix qui sont 2,5 à 3 fois le prix des semences sélectionnées normales.
Et il faut aussi dire que cet effet (dit «hétérosis») ne se produit que la première année du croisement. Si vous ressemez les graines issues de votre récolte de grain hybride, vous n’obtenez plus les mêmes résultats qui vous aurait enchanter la première année.
Dommage pour l’agriculteur, et ainsi avec les semences hybrides le producteur ne sait plus être le reproducteur.
Mais évidemment tant mieux pour ce métier de sélectionneur apparu début du XXème siècle et qui un siècle plus tard s’est retrouvé largement inféodé aux grands groupes phyto-pharmaceutiques, vu que pour un euro de semence il y a plusieurs euros de produit phytopharmaceutique (dits aussi pesticides).
La méthode de vendre des semences hybride a profiter d’un lobbying du à l ’influence du ministre de l’agriculture des Etats-Unis en 1922, Henry Cantwell Wallace et de son fils Henry Agard Wallace qui deviendra même vice-président de Roosevelt pendant la guerre 40-45 et qui sont en même temps propriétaire de la firme semencière Pionner, productrice de grains de maïs hybride (revendue en 2000 à DuPont de Menours pour 10 milliards de $).
A l’époque ils imposent par leur emprise la méthode dite « hybride » aux sélectionneurs américains puis aux sélectionneurs du monde entier, vu l’intérêt commercial de la non-reproductibilité du caractère et l’obligation qui en découle de racheter annuellement de nouvelles semences.
Ce qui est vrai dans la réalité du marché semencier du maïs (qui ne s’autoféconde pas-ou pas autogame- et dont les anthères produisent 5 fois plus de grains de pollen) ne l’est pas pour le blé.
Le type de production majoritaire des semences de blé reste celui qui prend le temps (12 ans) de stabiliser en sélectionnant année après année le caractère génétique de la plante.
Une information à diffuser > info@boulangerie.net
Rédaction : © 2009 Equipe BoulangerieNet
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