Allergies liés au blé

[Marc]

Organisé par l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) et l’ONIGC (Office National Interprofessionnel des Grandes Cultures) la journée sur les « allergies alimentaires liées au blé » s’est déroulée le  9 novembre 2006 à Paris.
Elle n’a pas apporté beaucoup d’éléments nouveaux sur la problématique, c’était presque comme un constat de l’expertise scientifique actuelle répertoriant les allergies respiratoires (asthme et eczéma) et l’intolérance au gluten (qui n’est pas classé comme une allergie suivant qu’elle n’implique pas les mêmes mécanismes du système immunitaire que l’allergie proprement dite).  L’allergie alimentaire (et non plus respiratoire) au blé (qui provoque des dermatites –affection inflammatoire de la peau-) a été moins prise en compte par les chercheurs présents. La collaboration entre les instituts de génétique des plantes et les centres de recherche médicale sur l’allergie n’en est qu’à ses débuts. Dans la population souffrant d’allergies 11,6% des enfants et 25 % d’adultes présente une allergie alimentaire liée au blé d’après un recensement récent, ce qui représente 0,5 % de la population générale. Mais la fréquence des allergies à doublé lors de ces 15 dernières années et elle ne cesse d’inquiéter les observateurs. Une fréquence et une hausse très indicative d’IgE (immunoglobulines) concernant le blé est relevée de plus en plus dans les analyses de sang de personnes allergiques, ce qui ne fut pas discuté. Une des interventions le plus remarquée fut celle qui apporta les points positifs d’une méthode de fermentation au levain naturel pour améliorer non seulement la qualité nutritionnelle mais aussi peut être, allergène (grâce à l’hydrolyse des protéines).
L’intervention d’une diététicienne spécialisée (80% de ses patients souffrant d’allergies liées au blé), mis en cause le « blé moderne ». Ceci,  dans le sens où l’amélioration de l’état de 90% ces patients se réalisait grâce à une exclusion du « blé moderne » et le remplacement par d’autres céréales et par des blés anciens.  Pour la rigueur scientifique présente, ses recommandations sont difficile à cerner tant au niveau de leurs bases techniques qu’au niveau de leurs résultats.
Pour terminer, un agriculteur, meunier et boulanger passionné des blés anciens (la filière a lui seul) fit part de ces observations. La physiologie du blé moderne a nettement évolué dit-il; variété ancienne d’une hauteur d’1 m. 60 et moderne de 60 cm, adaptation génétique à moins absorbé les nutriments par les mycorhyses (microorganismes entourant les 600 mètres de racines que le blé peut avoir) , évolution de la sélection vers des blés à forte teneur en gluten, baisse des acides gras insaturés, sans parler des pesticides impliqués autant dans la hausse de l'allerginicité (responsables de l’inhibition de la protéosynthèse) que dans la baisse de l'immunité (problèmes endocriniens dus aux perturbations hormonales créé par les matières actives de pesticides). Ces propres farines de blés anciens soumises aux analyses qualitatives courantes se voient déclarées impanifiables et pourtant son pain développé normalement est rempli de saveur. Et de poser la question s’il n’allait pas de soi de se préoccuper d’une autre qualité du blé que technologique (la seule visée actuellement) et enfin s’intéresser à une qualité nutritionnelle du blé.

[Alain]

et enfin s’intéresser à une qualité nutritionnelle du blé.

On peut toujours réver. Nous sommes arrivés dans un contexte de rentabilité où la qualité n'a plus lieu d'être.

[Marc]

Je dois à la vérité de dire que des chercheurs (C.Rémésy notamment) souhaitent cette recherche de qualité nutritionnelle et il a été signalé par d'autres que même de grands groupes s'y intéressent.
Pourquoi pas aussi, l'artisan boulanger.

[Nicoulou]

ce n´est pas de l´idealisme Alain,
c´est etre visionnaire!
du point de vue alimentaire, ce n´est pas suffisant d´apporter beaucoup de sucres complexes, il faut egalement un complexe nutritif qui n´est pas
apporté par les cereales trop raffinnées. (le cas etait apparu en Inde avec
le riz trop raffiné, en resultait des populations qui en consommaient
normalement et presentaient tous les simptomes de sous-nutrition!!)
comme la population mondiale ne cesse d´augmenter, la solution n´est
pas seulement une augmentation de la production, mais aussi (et surtout)
la qualité nutritionnelle de cette production.
d´autre part, l´agriculture biologique n´est pas seulement une recherche
de naturalité (terme en soi déja ambigu) mais surtout (pour moi), la
recherche de l´independance du producteur par rapport aux interets divers
(que ce soient des etats, des fabricants d´intrants ou des producteurs de
semences).
un excellent ouvrage (tres pertinent) sur les enjeux mondiaux de la
production des cereales est 6000 ans de pain de H.E. Jacob, vous y
apprendrez pourquoi ces questions sont vitales en politique economique
et agricole...
(ouvrage deja recommandé par Marc!)