camions-poubelles à l'huile végétale

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Alain
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févr. 2006
vendredi
17
13:18

Sud-Ouest: camions-poubelles à l'huile végétale malgré l'interdiction du préfet.


Siglés "Je roule à l'huile végétale pure", dix camions à ordures fonctionnant au biocarburant sillonnent depuis octobre la Communauté de communes du Villeneuvois (CCV), dans le Lot-et-Garonne, malgré l'opposition du préfet du département.

Pour justifier son choix d'introduire de l'huile végétale dans les réservoirs de ces véhicules diesel, Jérôme Cahuzac, maire PS de Villeneuve-sur-Lot et président de la CCV, invoque notamment "la facture énergétique qui ne cesse d'augmenter".

Car si le gazole est à plus d'un euro/litre à la pompe, l'huile végétale est achetée 80 centimes.

Par ailleurs, pour les agriculteurs, l'utilisation de ce biocarburant, obtenu par pressage d'oléagineux (tournesol et colza principalement), "permettrait le développement d'une filière bioénergétique et de remettre en culture des jachères", estime-t-il.

A une quinzaine de kilomètres de Villeneuve-sur-Lot, sur l'exploitation agricole de Richard Cavaillé, fournisseur de la CCV, on ne pense pas autrement: "Le tournesol se vend mal, alors c'est certain que les HVP (huiles végétales pures) représentent une opportunité pour nous".

"La culture du tournesol nécessite peu d'intrants (engrais et produits phytosanitaires) et peu d'eau" ce qui permet de produire une énergie moins polluante et utilisée localement dans le cadre d'un "circuit court" entre producteur et consommateur, ajoute-t-il défendant également des motivations "écologiques".

Autre avantage non négligeable, "en roulant à l'huile, selon le dosage, on diminue de 20 à 70% les rejets atmosphériques", précise Frédéric Perrin, ingénieur et partenaire du projet villeneuvois.

Forte de ces éléments, la CCV, qui regroupe dix communes et plus de 40.000 habitants, a voté le 15 octobre à l'unanimité de ses 48 membres une délibération prévoyant l'incorporation de 30% d'huile végétale dans les réservoirs de ses camions de ramassage d'ordures.

"Avant de passer à 100%, sur l'ensemble de la flotte, soit 42 véhicules, pour une économie attendue de 63.000 euros par an !", indique Olivier Dourthe, enthousiaste directeur de cabinet du président de la CCV, quasiment intronisé spécialiste ès-HVP tant sont nombreuses les sollicitations en provenance d'autres collectivités locales, situées partout en France.

"Notre intérêt, c'est de faire des petits", confirme-t-il.

D'ici là, les camions qui roulent déjà à l'huile font l'objet d'un suivi minutieux: "des prélèvements et des analyses" sont effectués régulièrement afin de s'assurer que l'usage à long terme de ce carburant ne dégrade pas les véhicules, qui n'ont par ailleurs subi "aucune modification", explique Julio Gonçalves, chef mécanicien.

Pourtant, une ombre est venue planer sur ce projet: la préfecture du Lot-et-Garonne a décidé de déférer au tribunal administratif de Bordeaux les délibérations de la CCV sur l'usage des HVP, estimant illégale leur utilisation comme carburant autre qu'agricole.

Une situation qui n'est pas forcément pour déplaire à Jérôme Cahuzac, qui voit là l'occasion de porter sur la place publique "l'incohérence" du gouvernement qui prône l'incorporation de 5,75% de biocarburants dans les réservoirs à l'horizon 2010, mais qui freine le développement de la filière des huiles végétales, reconnues par l'Union européenne, parce qu'"ils sont accrochés à leurs taxes".

Et "d'ici que le droit soit dit, l'expérience continue", conclut-il.
Du fabrication maison & rien d'autre.
Ne vendre que ce que l'on est capable de manger soi même.
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