Puriner les céréales

L'actualité autour de la boulangerie pâtisserie.
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Laurent
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mars 2006
mercredi
08
14:43

Pour bien valoriser l'azote du purin, il faut se lever le matin. C'est que nous avons fait en suivant la bossette à pression de Christof Rüfenacht, à Chesalles-sur-Moudon.
Sept heures, ce matin de fin d'hiver: Christof Rüfenacht quitte la table du petit déjeuner. Il chausse ses bottes et sort de la ferme emmitouflé dans une veste parka bleue. Un coup d'oeil sur le thermomètre cloué à la porte de la ferme: «Moins six degrés, c'est le bon temps pour puriner les céréales», observe Christof avec satisfaction.
la démarche de l'expert
Il fait une vingtaine de mètres dans la prairie attenante à la ferme. Le sol est gelé en surface. En martelant le sol de ses talons, il juge que la croûte de surface est suffisamment prise pour supporter le poids du tracteur. «Juste ce qu'il faut. Le sol doit être gelé en surface, mais pas en profondeur, sans quoi le purin ne pourrait pas être absorbé», affirme-t-il.
C'est un peu gêné qu'il nous dévoile sa bossette à purin, une vieille Agrar de 3800 litres. «Elle est plus vieille que moi.» Son père l'avait achetée d'occasion en 1968. Il l'attelle derrière un John Deere 19/50: ce n'est pas le dernier cri des tracteurs, le modèle date de 1994. En sautant du marchepied pour crocher la prise de force, il confie: «Je n'ose bientôt plus descendre à Moudon avec un équipement pareil, j'ai l'air de sortir du musée. En revanche, quand j'analyse les frais de machines de ma comptabilité, je me dis que j'ai raison».
Il recule son attelage vers l'ouverture de la fosse à purin et branche le tuyau à l'arrière de la bossette. Pendant que le tracteur tourne à bon régime, la bossette se remplit grâce à la succion de la pompe à vide. Le temps de se réchauffer les mains dans les poches de sa veste, en deux à trois minutes elle est pleine.

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mars 2006
mercredi
08
15:22

Je ne suis pas un spécialiste de la question mais il me semble que ce genre de pratique, qui permet au fermier de se débarrasser de ses déchets au moindre coût, a au moins deux inconvénients non négligeables :
1) L'odeur, certains diront que ça sent l'air pagne de la campur... et aux voisins les mouches et au fermier la récolte !
2) Dès que le sol dégèlera le purin pénètrera dans le sol mais une bonne partie de ces matières organiques, riches en azote, se retrouvera entrainé vers la nappe fréatique, puis dans les cours d'eau, puis finalement dans la mer et bonjour les algues vertes dès que la température redeviendra favorable !
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Laurent
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mars 2006
mercredi
08
16:12

Moi je croyais pourtant que c'était mieux que d'employer des angrais chimiques.
Y a pas un argriculteur dans la salle ?
Marc, le spécialiste des céréales a surement un avis...
Laurent Bonneau

"La vérité sort du four"

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mars 2006
mercredi
08
17:29

En fait, je pense que l'origine des matières organiques et minérales (Azote, phosphore, potassium) n'a pas grande importance. Que cela vienne du purin ou d'engrais chimiques est plutôt indifférent, l'important serait, selon moi, de l'appliquer uniquement à des doses "homéopatiques" capables d'être consommées effectivement par les céréales ou les végétaux cultivés au moment où elles en ont le plus besoin, c'est, il me semble, le principe de l'agriculture raisonnée dont on a déjà parlé sur ce forum, tandis que la pratique de l'épandage systématique massif de purin tel que décrit ici (on vide la cuve en adaptant le débit à la superficie du champ !), n'est pas très positif pour l'environnement ?
Je ne fais que poser la question ...
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Lionel
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mars 2006
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08
19:10

Moi je suis d'accord avec toi Daniel c'est certainement une bonne méthode mais employée à dose homéopathique et au moment judicieux.
L'homme de la pampa, parfois rude mais toujours courtois...
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Nini
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mars 2006
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02:18

Lionel a écrit :Moi je suis d'accord avec toi Daniel c'est certainement une bonne méthode mais employée à dose homéopathique et au moment judicieux.
:Salut  a tous

oui je suis bien d'accord avec vous deux , mais que faire du purin non employé ? . Dans la nature les urines des animaux  sont elles rependues  a dose Homéopathique ?. Il est vrais que bien souvent  les éleveurs ne font pas beaucoup de céréales et que le purin est mal reparti sur l'ensemble des terres cultivables . Et que dire de nos propres urines qui sont soi disant retraitées , sont déversées en seulement quelques points .Mais alors que faire ? :Salut
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Marc
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mars 2006
jeudi
09
07:13

Le problème de l'azote est celui de la fertilisation de la culture.
Vous pouvez fertiliser votre culture d'engrais de synthèse (le plus courant (NPK = Azote Phosphore Potassium), ou d'engrais organique type purin ou fumier.  Mais vous n'y échapperez pas si vous souhaitez un résultat en termes financiers.
L'amoniaque présent dans le purin sera un apport de fertilisant azoté (on appellais cela "les graisses") qui est mal odorant et aussi mal vu qu'un chant de coq qui vous reveille trop tôt le matin. Mais alors que reste-t-il de nos campagnes.
Sans être nostalgique et vivant au village, je sais que l'on peut pas avoir un avantage sans son incovénient et je l'accepte.
Le plus gros problème vient d'une fertilisation "forcée" en azote par les engrais lorsqu'il pleut et que la percolation ( ou migration) vers les nappes d'eau fait monter le taux de nitrates dans l'eau potable. Mais comme l'azote se transforme en protéines dans les céréales et que le blé riche en protéines intéressent les meuniers et boulangers, on ne peut en parler de manière irresponsable à mon avis.
Or celle-ci dépasse de plus en plus le taux à respecter et la solution actuelle consiste à couper l'eau trop haute en nitrates avec de l'eau qui en contient moins, ce qui n'est pas une solution à long terme puisque le taux de nitrates monte inexorablement et que les nitrates donne après des nitrites et des nitrosamines très peu recommandables pour la santé.
Mais comme la fertilisation est à l'image des explotations agricoles, c'est à dire intensives, le sol et l'eau ne savent pas absorber les montagnes de fumier et les grandes fosses à purins. La Hollande et la Flandre ainsi que la Bretagne ( du fait de la proximité des ports marins important des tourteaux bon marché) qui élevent intensivement des porcs ont connu ce problème au point de payer d'autres agriculteurs de régions proches pour qu'il accepte que l'on viennent épandre le lisier sur leurs champs.
Ce qui créa une guè-guerre belgo-belge puisque le lisier flamand ( ou la pollution flamande) venait se déverser en Walonie.
Le problème de la pollution du à la fertilisation n'existait pas autrefois quand les fermes étaient dite "mixte", c'est à dire élevage + culture, les "graisses" de l'élevage venant fertiliser la culture de la ferme et puis surtout que la fertilisation de nonoculture n'était pas si intensive.
Bon pain
Marc
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Laurent
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mars 2006
jeudi
09
07:45

Marc a écrit :Le problème de la pollution du à la fertilisation n'existait pas autrefois quand les fermes étaient dite "mixte", c'est à dire élevage + culture, les "graisses" de l'élevage venant fertiliser la culture de la ferme et puis surtout que la fertilisation de nonoculture n'était pas si intensive.
Nous avons fait un grand pas en arrière avec la tradition, à avoir besoin de farine avec moins de proteines et sans améliorants pour du meilleur pain, un bon exemple à suivre.
:-)
Laurent Bonneau

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