Pour bien valoriser l'azote du purin, il faut se lever le matin. C'est que nous avons fait en suivant la bossette à pression de Christof Rüfenacht, à Chesalles-sur-Moudon.
Sept heures, ce matin de fin d'hiver: Christof Rüfenacht quitte la table du petit déjeuner. Il chausse ses bottes et sort de la ferme emmitouflé dans une veste parka bleue. Un coup d'oeil sur le thermomètre cloué à la porte de la ferme: «Moins six degrés, c'est le bon temps pour puriner les céréales», observe Christof avec satisfaction.
la démarche de l'expert
Il fait une vingtaine de mètres dans la prairie attenante à la ferme. Le sol est gelé en surface. En martelant le sol de ses talons, il juge que la croûte de surface est suffisamment prise pour supporter le poids du tracteur. «Juste ce qu'il faut. Le sol doit être gelé en surface, mais pas en profondeur, sans quoi le purin ne pourrait pas être absorbé», affirme-t-il.
C'est un peu gêné qu'il nous dévoile sa bossette à purin, une vieille Agrar de 3800 litres. «Elle est plus vieille que moi.» Son père l'avait achetée d'occasion en 1968. Il l'attelle derrière un John Deere 19/50: ce n'est pas le dernier cri des tracteurs, le modèle date de 1994. En sautant du marchepied pour crocher la prise de force, il confie: «Je n'ose bientôt plus descendre à Moudon avec un équipement pareil, j'ai l'air de sortir du musée. En revanche, quand j'analyse les frais de machines de ma comptabilité, je me dis que j'ai raison».
Il recule son attelage vers l'ouverture de la fosse à purin et branche le tuyau à l'arrière de la bossette. Pendant que le tracteur tourne à bon régime, la bossette se remplit grâce à la succion de la pompe à vide. Le temps de se réchauffer les mains dans les poches de sa veste, en deux à trois minutes elle est pleine.
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