Le palmier à huile, ennemi numéro un des forêts tropicales

[Alain]

Margarine, rouge à lèvres, crème glacée, shampooing, barre chocolatée: face à l'énorme demande qui pèse sur ces produits à base d'huile de palme, les plantations gagnent du terrain, au détriment des forêts tropicales. Et les ONG s'escriment à freiner les ravages.

Comment concilier profit économique et défense de l'environnement ? Quelles limites fixer à la déforestation ? Ces questions ont été débattues lors d'un colloque international organisé mercredi et jeudi à Pekanbaru, sur l'île indonésienne de Sumatra où les surfaces boisées se réduisent comme peau de chagrin.

Ces dernières années, Jakarta a délivré sans compter des autorisations d'exploiter les palmiers à huile. Certaines firmes sont des géants qui versent de généreuses taxes aux autorités.

"Jusqu'à maintenant le gouvernement a seulement considéré les profits sans tenir compte de l'impact causé en accordant autant de permis", déplore Fitrian Ardiansyah, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Il cite les inondations, les glissements de terrain, la destruction de l'habitat d'espèces protégées et les immenses feux criminels qui ravagent chaque année Sumatra et Bornéo, enfumant jusqu'à Singapour ou Kuala Lumpur. Autant de catastrophes qui frappent des espaces destinés aux palmiers à huile.

Selon le ministère des forêts indonésien, la superficie des plantations de palmiers à huile est passée de 120.000 hectares en 1968 à 5,5 millions d'hectares en 2004.

Le secteur a rapporté 4 milliards de dollars cette même année et l'Indonésie sur le point de dépasser la Malaisie et de devenir le premier exportateur mondial. Mais chaque minuté, le pays perd en surface boisée l'équivalent d'environ quatre terrains de football.

Le gouvernement indonésien met en avant le développement au profit de la collectivité. "Le niveau de vie des populations résidant dans ou autour des forêts est encore bas", explique Arman Malolongan, directeur général de la protection des forêts au gouvernement. Les exploitants d'huile de palme ont créé plusieurs centaines de milliers d'emplois dans l'archipel.

Le groupe singapourien APRIL affirme ainsi créer trente emplois stables pour cent hectares plantés.

Les ONG ne remettent pas cela en question mais aimeraient que les autorités imposent un cadre législatif strict aux plantations.

Le WWF propose un outil, nommé "High Conservation Value Forest", permettant d'estimer la valeur écologique et sociale d'une forêt. Il est conseillé aux entreprises de l'utiliser et de ne pas opérer dans les zones à forte valeur, notamment là où vivent encore en liberté des éléphants, tigres et rhinocéros.

Pour ne pas prêter le flanc aux critiques, de rares entreprises s'imposent le respect de telles normes. Ces sociétés espèrent ainsi gagner des clients en Europe et au Japon, principaux consommateurs avec la Chine.

"La prise de conscience du marché sur les questions d'environnement est nettement plus intense en Europe qu'en Chine", souligne à l'AFP Jouko Virta, président d'APRIL.

Des institutions comme la Banque mondiale ou des banques privées comme HSBC refusent par ailleurs de financer des projets dommageables pour des forêts primaires à haute valeur écologique.

Autre souci pour les ONG, les projets de plantations servent trop souvent à masquer de simples actions de déforestation. Une fois les arbres abattus, les opérations - dévastatrices pour l'environnement - s'arrêtent à mi-chemin et les terrains ne sont jamais replantés.

La province de Kalimantan Ouest, sur l'île de Bornéo, en est un exemple. Selon M. Ardiansyah, les autorités ont délivré des autorisations pour déforester 2,5 millions d'hectares mais seulement un million a été en fait replanté.

[Mr Bruno]

La province de Kalimantan Ouest, sur l'île de Bornéo, en est un exemple. Selon M. Ardiansyah, les autorités ont délivré des autorisations pour déforester 2,5 millions d'hectares mais seulement un million a été en fait replanté.

Alain tu me fais peur j'ai 1 pied a terre sur l'ile de Borneo heureusement il  est sur la partie Malaysienne de Borneo  :Heureux: