Sainte Hildegarde (* 1098 - † 1179) a vécu au XIIéme siècle, c’est à dire il y a presque 1.000 ans, mais les prédications de la bénédictine allemande sur la tenue d’une bonne santé sont pratiquement regardées aujourd’hui comme prophétiques. Dans les aliments qu’elle préconise pour prévoir et combattre les maladies, dans les céréales elle mettra en avant le grand épeautre (triticum spelta).
Aujourd’hui, revisitant ces écrits, une thérapie, une diététique et des centres de cure vont naître au XXe siècle en gardant souvent une dimension spirituelle.
C’est le cas des centres de cures du docteur Hertzka et son successeur le Dr. Strehlow, des formulateurs de la médecine hildegardienne, ne voulant entendre par épeautre que les épeautres anciens ou dits traditionnels ou encore "purs".
Ils donnent une liste de quatre variétés d’épeautres autorisées lors des cures effectuée avec le grand épeautre. Les agriculteurs bio suisses iront dans le même sens en n’autorisant sous un label « Ur Dinkel » (soit ; grands épeautre primitifs ou originels) que deux variétés d’anciens épeautres.
C’est tout l’intérêt du livre de Lilian Ceballos que de mettre à jour et de confronter avec des analyses cet écart qui existe entre les variétés originelles et les variétés modernes.
Ainsi dans la recherche des « anciens blés », ce livre est précieux et apporte son discernement de par sa recherche approfondie et la réalisation de nombreux tableaux comparant épeautre non hybridé ( sous-entendu épeautre ancien), épeautre hybridé (sous-entendu issu de la sélection moderne recherchant des fonctionnalités plutôt techniques que nutritionnels) et en ajoutant l’analyse du blé moderne presque comme valeur témoin.
Tout cela nous donne une évaluation et une mise à jour précieuse à mon goût.
Hildegarde et l’épeautre, par le docteur Lilian Cellabos, éditions IH (Institut Hildegardien), mars 2022, 221 pages, prix 20,00 à 21,50 €
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