Le café à l’emporter gagne les rues lausannoises

[Alain]

TENDANCE.
Phénomène banal en Amérique du Nord, le café en gobelet à avaler en se rendant au travail débarque chez nous. Un plus pour les gens pressés ou frigorifiés.
Des tea-rooms chics aux boulangeries de quartier, de plus en plus d'échoppes offrent à la clientèle la possibilité de prendre un café dans un gobelet et de le siroter en chemin. Pourquoi un tel engouement? Boire un café bouillant en marchant est en effet un exercice périlleux, palais et lèvres font souvent les frais de petites brûlures.

Le Saint-François, à Lausanne, sur la place homonyme, admet avoir commencé à proposer le café à l'emporter en prévision de l'implantation du Starbucks, son voisin depuis une année. Mais plus de peur que de mal, explique le maître d'hôtel Philippe Sandoz. «Nous pensions perdre des clients, alors nous avons mis une affiche pour des cafés à l'emporter. Finalement on n'en vend pas plus de deux par semaine. Notre clientèle préfère consommer sur place.» Juste en face, le restaurant Manora offre cette option depuis plusieurs années mais ne constate pas d'engouement croissant ces derniers temps.

Succès près des bureaux

Il faut s'éloigner du centre-ville pour constater que le phénomène «à l'emporter» gagne du terrain. La boutique Yann Vaucher, de la rue Etraz, a fait l'acquisition d'une machine expresso début septembre. La boulangerie n'a pas des places assises mais les clients des nombreux bureaux du quartier apprécient ce nouveau service. Une vingtaine de gobelets fumants sont vendus tous les matins. «Les gens veulent de plus en plus tout trouver au même endroit, il suffit de voir les stations-service qui vendent de la nourriture, commente Yann Vaucher. L’engouement pour le café à l'emporter est certainement dû à l'implantation de Starbucks, ça a lancé une mode. Pour nos boutiques, cette opération est un véritable succès.»

Chez Torrents, en bas de l'avenue Jurigoz, la proximité de l'arrêt de bus de Montchoisi draine depuis plusieurs années les étudiants et les travailleurs pressés, qui sirotent leur petit noir dans la rue en attendant leur correspondance. «Depuis qu'on a les cafés froids en berlingot, on a moins d'acheteurs pour les cafés chauds à l'emporter. Les deux font le même effet», précise la vendeuse.

Le tea-room Le Romantica, au boulevard de Grancy, constate que le phénomène prend de l'ampleur auprès des moins de 35 ans. «On a répondu à la demande de notre clientèle. Ça marche surtout en hiver», explique la patronne, Sandrine Tavel. Pascale Pittolaz, propriétaire de la confiserie pulliérane du même nom, tient un discours plus nuancé: «Il y a environ six mois, nos clients nous ont demandé des cafés à l'emporter mais on n'en vend pas plus de dix par semaine. Les personnes âgées ne sont pas concernées par cette offre. Ce sont les travailleurs pressés ou les mamans, qui passent du temps dans le parc avec les enfants, qui en achètent.» Et pour les maraîchers de Pully du vendredi matin? «On continue à leur donner un plateau avec de vraies tasses. Ils les ramènent toujours!»

http://www.24heures.ch/vqhome/edition/l ... on=ls.html

[Mr Bruno]

C'est pas pour dire mais Starbuck a vraiment du bon cafe