Les adieux d'une boulangère.

[Alain]

Francine Gauthier a pétri ses derniers pains samedi matin. Après 30 ans passés les mains dans la pâte, la boulangère tire sa révérence et met fin aux jours de la Boulangerie Saint-Marc. Faute de clients, l'établissement qui célébrait cette année ses 115 ans d'existence sera désormais chose du passé.

Mettre la clé dans la porte de l'entreprise familiale n'a rien de facile pour Francine Gauthier et son conjoint Gaston Petit, dont le père, Léon Petit, a exploité la boulangerie de 1937 à 1977. "Mais il faut bien se rendre à l'évidence un jour ou l'autre, confie Mme Gauthier. La société a évolué et les gens ne prennent plus le temps de s'arrêter à la boulangerie chercher du pain frais et de parler quelques minutes avec le commerçant, se désole-t-elle. Nos clients fidèles viennent toujours nous voir, mais ils se font vieillissants et leurs enfants ont quitté la maison depuis longtemps. Ils n'achètent plus autant de pain."

Les yeux dans l'eau, Johanne Gauthier a, cette semaine, accueilli ses clients pour une dernière fois. M. et Mme Campeau, M. Burgoyne, M. Rémy, le coloré M. Darche qui n'a pas la langue dans sa poche; Mme Gauthier les connaît tous par leur nom... et par leurs goûts. Les clients de la Boulangerie Saint-Marc viennent de partout, des environs, mais aussi d'ailleurs : Dorval, Boucherville, Repentigny, Longueuil, etc. Un des clients vient même de Québec deux fois par année pour acheter ce pain qui lui rappelle celui de sa mère. Plusieurs clients ont d'ailleurs fait des commandes spéciales, question de se faire des réserves.

S'ils ne se souviennent pas de leur première visite, les clients de la boulangerie Saint-Marc que L'Œil Régional a rencontrés lors de son passage au commerce savent pourquoi ils sont revenus. "C'est le meilleur pain qu'on puisse trouver, estime Guy Darche, "Ti-Guy" pour les intimes. Ça ne goûte pas les produits chimiques comme les autres pains. Ça doit faire 20 ans que je viens acheter mon pain ici. J'en apportais même avec moi quand je partais en Caroline du Sud, l'hiver."

À voir la tendresse et l'attention avec lesquelles Mme Gauthier s'adresse à ses clients, on comprend à quel point cette proximité lui manquera. "J'ai des clients qui arrivaient ici à 13 h et qui ne repartaient qu'à 17 h pour aller souper. Nous passions l'après-midi à discuter."

Il faut dire qu'avec un commerce adjacent à la maison, Francine Gauthier et Gaston Petit ont passé de nombreuses heures dans leur boulangerie. Des heures de travail, comme des heures de bonheur. Des allergies à la poussière de farine ont toutefois obligé M. Petit à rendre son tablier en 1986, et à retourner travailler dans le domaine des assurances. Sa conjointe, qui a tenu le fort durant 20 ans, souhaite maintenant se recycler dans le maintien à domicile pour les personnes âgées. Leur fille Manouane, 23 ans, préfère, pour sa part, la psychologie à la boulangerie.

Populaire boulangerie
Même si vous n'y avez jamais mis les pieds, la Boulangerie Saint-Marc a sûrement des airs de déjà-vu. Le commerce a en effet "tenu la vedette" dans le documentaire de l'Office national du film Parole de boulanger, réalisé en 1979 par Léo Plamondon. "Le film qui devait durer cinq minutes a finalement été prolongé à une heure, indique Gaston Petit. L'équipe a passé trois jours ici. L'autre jour, j'étais dans un stationnement à Montréal et un passant m'a interpellé parce qu'il m'avait reconnu."

Les gens d'environ 30 ans reconnaissaient, pour leur part, la Boulangerie Saint-Marc pour l'avoir vue il y a déjà belle lurette à l'émission Passe-Partout. Ce souvenir de 1980 n'est pas sans rappeler à Francine Gauthier et Gaston Petit leur petite Justine, décédée à quatre ans d'une tumeur cérébrale. Mme Gauthier se remémore avec bonheur l'image de Justine dans les bras de Fardoche, ce fermier sympathique interprété par le comédien Pierre Dufresne.

"C'est vertigineux de penser que nous fermons", confie Mme Gauthier avant de prendre une pause, la gorge nouée par l'émotion.

"Même si je n'y travaillais plus, je ne suis pas enthousiaste de voir la boulangerie fermer ses portes, affirme Gaston Petit. Je suis né et j'ai grandi ici. Ça nous fait quelque chose de fermer."

http://www.hebdos.net/orb/edition312006 ... _id=138369

[Jonas]

 bye bye petite boulangére  :-(

[Grenouille]

émouvant témoignage de cette pauvre boulangére
je comprend combien ça doit-être dur pour elle  de fermer ses portes,
c'est trés poignant cette histoire, j'espére qu'elle va bien profiter d'elle et de sa famille maintenant qu'elle aura tout son temps!
on lui souhaite bonne chance!

[BEA***]

... en effet c'est bien triste que cette boulangerie ferme définitivement ses portes après temps d'années d'activité.

J'espère de tout coeur que la nouvelle vie qui les attends ne sera que pure bonheur.

Béa

[Marc]

Avec un frémissement j'envois cette publicité de la collective du pain en 1995.
Brrrrrrrrrr.

[Grenouille]

 Marc

effectivement  ça fait frémir.. hoooo!  hoooo!

[Marc]

Grenouille,

J'ai retrouvé la deuxième partie de la publicité de 1995.
Ouf!

[Grenouille]

mon cher Marc

ouf... je preferes nettement celle-là..
ça me rappelle petite quand on mangeait les oeufs à la coque, j'aimais ça!! avec du vrai pain, bien-sur  :D