[28] Voici la traduction que propose Piet De Bruyn sur le texte en latin de Jean RUEL
Duo farris genera Gallia alit: Il y a deux sortes de far (1) qui nourissent la Gaule Unum rutilo colore, quod agricolae rubrum frumentum appellant Un, d'une couleur vif rouge, lequel les paysans appellent 'froment rouge' Alterum candidius, quod clusinum putatur, blance rura nostra adhuc cognominant, quod Plinius Gallis ita testatur appellari. L'autre plus blanc, lequel est considéré venant de Clusium (= Chuisi), lequel indiqué, jusque maintenant, (dans) nos régions rurales avec le mot blance et ce que Pline atteste que c'est ainsi nommé par les Gaulois.

Dessin du blé rouge dit de Clusium (Chiusi) décrit par Jacques DALECHAMPS en 1615
et mentionné par PLINE l’ancien dans son Histoire naturelle
L’expression “blance”, elle, se rapproche fort de Blanc Zée
mentionné par Alexandre Henri TESSIER en 1784 et Henri de VILMORIN en 1880
Utrunque communi vocabulo barbatum frumentum ceu potius bladum consuerunt nominare:
Chacun des deux sont indiqués par le terme commun ‘froment barbu ou plutôt blé:
Sed rubens partim locar quasi loculare, quod pluribus tunicis perinde quasi loculis involutum condatur, partim appellant
Mais, ils nomment le rouge en partie locar, comme loculaire, parce qu’il est enveloppé par plusieurs tuniques comme s’il est déguisé des cassettes (loculis),
Partim appellant, a pulligine ut arbitror, pullare, quia ex rubro in pullum degeneret colorem.
En partie ils le nomment pullare , je pense que c’est dérivé du mot pulliginis  (brun), parce qu’il altère de couleur rouge en couleur jaune sombre (pullum)
Autre point que soulève Piet De Bruyn; pullare ne serait-il la source de la dénomination “poulard” ?
Pour revenir sur le farro de Chuisi (ville de Toscane du Sud, la «Clusium» des romains). Faisons une petite parenthèse, en reculant de 14 siècles avant les textes étudiés ici. On se retrouve avec d’autres données, moins précises, puisque PLINE l’ancien (Ier sc.) écrivait ; «les espèces de blé ne sont pas les mêmes partout et là où elles sont les mêmes, elles ne portent pas toujours le même nom» (Histoire Naturelle, Livre 18, chap.XIX)  http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/ , COLUMELLE (contemporain de PLINE) écrit dans, De Re Rustica, livre 2, ch. XI ( http://remacle.org/bloodwolf/erudits/columelle/index.htm ) que le far de Clusium fait partie des adoréum (soit blé non décortiquable ou dit aussi blé vêtu), qu’il est blanc et est celui qui est le plus léger des adoréums. PLINE l’ancien parle (Livre 18, chap.XII) de «siligo de Clusium» «Parmi les blés qu'on importe à Rome, les plus légers sont ceux de la Gaule et de la Chersonèse (de la presqu’île grecque); car, en grain, ils ne pèsent pas plus de vingt livres par boisseau. Le blé de Sardaigne pèse une demi-livre de plus, celui d'Alexandrie dix onces; c'est aussi le poids de celui de Sicile. Le blé de Béotie (région de Grèce centrale) pèse une livre entière de plus; celui d'Afrique, une livre trois quarts. Dans l'Italie transpadane (au Nord), il est à ma connaissance que le boisseau de far pèse vingt-cinq livres, et même, dans les environs de Clusium (Chiusi), vingt-six.»  Ce qui résulte de grain de petite taille.
On appelle parfois un blé dur, genre Khorasan, le «grano etrusco» (grain étrusque, civilisation dont Chiusi garde beaucoup de traces) qui est un triticum turanicum turgidum puisqu’il a été retrouvé dans une tombe étrusque dans la ville de Volterra en Toscane également, située à 130 km., au nord de Chiusi. 
De nos jours, dans les collections de blés anciens toscans on trouve le farro de Garfagnana (Toscane du Nord) et en Ombrie voisine, le farro de Monteleone-Spoleto, deux grains anciens bénéficiant d’appellation contrôlée, qui sont des farro diccoco (soit des amidonniers, triticum turgidum diccocon).
Le dessin que l’on donne dans DALECHAMPS semble dire qu’il ne s’agit pas d’engrain, pour autant que l’on puisse se fier au dessin dont DALECHAMPS ne donne pas la source.